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Confinement, jour 20 : comment allez-vous ?
Il s’est passé près de trois semaines depuis mon premier podcast… depuis notre confinement à toutes et tous. Ce qui était en train de se passer soulevait en moi une forte inspiration à discuter de ce grand coup de théâtre mondial. Je voulais parler d’entraide, de nos émotions, de nos rêves, de nos peurs, de notre quotidien actuel… bref un tas de trucs qui me prenaient par vague et qui mettaient mon cerveau en ébullition.
Instantanément, j’ai su que le seul lieu de calme, de paix et de vérité était à l’intérieur de moi, dans ma capacité à me centrer pour écouter ma voix du cœur au lieu de celles - redoutablement efficace - de mon mental et de mes peurs.
Et puis, et puis… je n’ai pourtant pas la télé mais j’ai Facebook (pour ne pas le nommer 😉) et j’ai plongé dans la tonne d’infos publiées, dans les émotions des uns et des autres, dans les douces paroles des enseignants spirituels qui m’inspirent, dans les polémiques… Je me suis perdue dans les peurs collectives et dans les miennes. Un état émotionnel en chassait un autre. Je voulais écrire dessus et puis rien de bien ancré dans le cœur ne prenait forme.
Jusqu’à aujourd’hui. Je me sens à présent posément inspirée pour vous demander :
🔹Comment allez-vous ?
🔹Où en êtes-vous dans cette pause mondiale ?
🔹Comment vivez-vous le confinement ?
🔹Comment comprenez-vous ce « restez chez vous » ?
Je vais revenir à ces questions mais là, j’ai envie de vous partager comment je vis tout ça.
Je dois dire que lorsque j’ai entendu la mesure de confinement, j’ai ressenti une immense joie. Une joie intense pour notre planète bleue, une joie intense pour la possibilité de sa régénérescence. Une joie de sentir la folle course mondiale au ralenti.
Je dois également dire que je ressens une grande joie à vivre en privilégiée ce confinement. Je vis dans un petit bourg à la campagne, dans une grande maison avec un jardin. J’y vis avec mon amoureux, mon fils, ma chienne et mes trois chats. C’est calme ici. D’habitude, j’aime rester chez moi alors y rester confinée ne me pose aucun problème. Certes, où j’habite ne remplit pas toutes mes préférences de joie de vivre. Or, en cet instant précis, tous les critères sont réunis pour ma sécurité physique et psychique. Oui, mon quotidien ne s’en trouve pas plus reposant pour autant avec un petit bout de 14 mois qui a besoin de présence et d’attention 7j/7. Oui, je suis anxieuse certains jours en ce qui concerne l’avenir de ma situation financière. Oui, j’ai de gros pincements au cœur lorsque je pense à toutes les situations de violence ou de promiscuité que le confinement fait vivre aux humains et aux animaux domestiques. Oui, je suis outrée par les politiciens dont le cœur m’apparait complètement fermé, qui piétinent le vivant pour ne penser qu’à des intérêts de pouvoir et d’argent (mon dieu, il y a tant à dire à ce sujet !).
En même temps, je prends à nouveau pleinement conscience - dans ma tête et dans mes sensations - que je suis « riche de cœur » comme l’a si bien dit Isabelle Padovani. Je suis remplie de gratitude pour vivre ce confinement dans les conditions qui sont les miennes. Je vis de grosses prises de conscience, un changement énergétique de ma structure se produit et je suis curieuse (et un peu chamboulée !) de voir comment je vais pouvoir incarner tout cette métamorphose qui s’est produite en moi. Affaire en cours…
Je reviens donc aux questions que je vous posais plus haut.
🔹 Comment vous allez ?
J’ai envie de vous demander est-ce que vous prenez soin de votre hygiène psychique chaque jour ? Faites-vous le point sur les émotions qui surgissent en vous chaque jour ? C’est un merveilleux temps pour ne plus fuir nos états émotionnels, ne trouvez-vous pas ? Attention je ne dis absolument pas que c’est facile et confortable. Je dis que si vous ne vous faites pas face à comment vous vous sentez, vous allez vivre une succession de violences. Envers vous : en tournant en boucle dans votre tête, en ressassant ce que vous pensez de vous, en projetant vos attentes sur la sortie du confinement. Envers les autres : avec des paroles agacées, blessantes, peut-être des gestes violents envers vos enfants, vos animaux… Voyez-donc concrètement l’importance de savoir dans quel état émotionnel vous êtes car cela vous permet de pouvoir prendre soin d’abord de vous (en vous faisant aider par des amis ou des professionnels, il y en a même qui propose des séances gratuites d’écoute et de soutien) pour vivre des relations avec vos proches les plus aimantes possibles.
🔹 Où en êtes-vous dans cette pause mondiale ?
Est-ce que vos peurs dirigent votre quotidien, est-ce qu’elles sont les maîtres de vos décisions et de vos pensées ? Est-ce que cette pause vous aide à faire le point sur vos priorités, sur ce que vous attendez de vivre ? Et justement, n’en avez-vous pas marre d’attendre de vivre, ne vous sentez-vous pas prêts à oser vous exprimer selon votre propre voix sans peur du regard des autres ?
🔹 Comment vivez-vous le confinement ?
Est-il subi ou compris ? Est-ce insupportable à vivre pour vous car le manque s’octroie toute la place dans vos pensées ? manque d’aller où vous voulez, manque de sorties entre amis, manque de shopping, manque de promenade, manque de fuir vos états d’âme, manque de fuir votre réalité, manque de fuir ceux avec qui vous vivez, manque de capacité à rester avec soi-même, manque de capacité à regarder qui vous êtes réellement, manque de capacité à réussir à vous aimer tel que vous vous voyez…
🔹 Comment comprenez-vous ce « restez chez vous » ?
Est-ce que vous restez dans votre chez vous qui est votre maison ou avez-vous pris conscience que le seul lieu de liberté et de paix est dans votre chez vous à l’intérieur de vous ? Dis autrement, est-ce que vous passez tout votre temps à réagir aux informations vues à la télé ou lues sur les réseaux sociaux ? Est-ce que vous vous dites que le monde sera radicalement différent à la sortie du confinement ? Est-ce que votre mental devient fou face à tant et tant d’opinions, d’appel au rassemblement, d’appel à méditer pour la Terre, face aux appels de tout le personnel de santé, face aux situations où règnent la violence ?
Pour conclure, je dirais que nous avons toutes et tous à nous poser des questions cruciales et vitales (en termes de santé, d’écologie, de politique, émotionnels, relationnels) pour la qualité de notre propre existence et pour un vivre ensemble qui a le goût des bonnes choses. Ce nouveau monde espéré et attendu par nombre d’entre nous ne verra pas le jour si nous continuions à penser, à agir, à ne pas ressentir, à laisser notre pouvoir à d’autres, comme nous le faisons jusqu’à présent. Se poser des questions sur soi, se connaître, prendre conscience de notre état émotionnel est capital pour créer une société fondée sur le respect du vivant. Il est fondamental de comprendre qu’être responsable de soi-même est l’enjeu accessible que ce confinement nous fait vivre. Tous, autant que nous sommes, engagés ou non sur un chemin de connaissance de soi, nous ne ferons pas l’économie de prendre conscience de ce qui compte sincèrement à nos yeux. Nous serons tous impactés dans nos vies. Et ce qui compte, ce qui est prioritaire, ce n’est pas quelqu’un d’extérieur à soi qui peut le dire. Il n’y a que nous-mêmes qui pouvons dire ce qui est bon et juste pour nous. Ni un politicien, ni un médecin, ni un enseignant spirituel, ni un thérapeute, ni un ami ne peut dire ce dont nous avons besoin. Ils peuvent être des soutiens pour choisir mais nullement des « penseurs et des choisisseurs » pour nous.
Mon intention ici, c’est bien que vous soyez libres de vous écouter vous, sans suivre aveuglément des gens qui sauraient mieux que vous. Gardez bien votre liberté de penser, de ressentir, de choisir, de vous guérir, de vous alimenter, de vous distraire, de vous instruire. Ne vous laisser pas influencer par des belles paroles ou des personnes dont le charisme vous attire. Soyez à l’écoute car votre chemin a besoin d’être éclairé parfois mais ne prenez pas l’éclairage pour votre vérité. Soyez responsables de vos choix, et pour ce faire, apprenez à faire confiance à vos ressentis. Sortez de la dictature de votre tête, faites en une amie pas un chef de guerre.
Alors, vous l’aurez compris, les questions que je vous ai posées sont destinées à vous aider à faire le point avec vous-mêmes pour que nul autre que vous ne puisse vous faire croire que vous êtes impuissant et sans pouvoir. En unissant nos aspirations à vivre dans un monde qui reflète le meilleur de nous, une société solidaire pourra voir le jour. Encore faudra-t-il que nous comprenions que nous ne sommes pas tout-puissants mais que nous sommes puissants à la mesure de la beauté de nos cœurs.
De tout cœur,
Céline VINCENT
www.douceurdelame.fr
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